Arthur Krebs, nommé directeur général de la SAAE Panhard & Levassor après le décès d’Emile Levassor, utilise ses relations d’ancien militaire et d’ancien St Cyrien pour établir un climat de confiance avec l’armée.

Dès 1896, une automobile Panhard & Levassor a été utilisée en location par l’armée pour le transport de l’état major lors de manoeuvres.

Au printemps 1899, l’engouement général pour l’automobile atteint également l’armée.
L’achat de trois véhicules est acté et donne lieu à la création d’une compagnie d’ouvriers d’entretien à Vincennes. Le capitaine GENTY en prend le commandement le 12 juillet 1901 (Une Panhard & Levassor- une Peugeot et une Maison Parisienne).

En fin d’année 1900, le département de la Guerre achète un omnibus Panhard et Levassor qui participe avec deux camions

En 1904, l’armée conquise par les moyens de locomotion modernes se voit alloué deux voitures Panhard et Levassor , un landaulet de 15 cv, quatre places et une voiture rapide de reconnaissance de 24 cv.

C’est à ce moment qu’intervient le capitaine GENTY, le véritable créateur de l’automitrailleuse en France. La Panhard et Levassor de 24 cv  lui est confiée et avec elle il effectue des reconnaissances, des marches d’approche ou des manœuvres d’exploration qui n’ont déjà plus rien à voir avec les simples missions de liaison jusqu’alors confiées aux automobiles. Cette voiture se prête fort bien à ces usages, sa  puissance lui donnant une vitesse sur route d’environ 70 km/h pour un rayon d’action  de 250 km. Haute sur pattes, elle ne craint pas les inégalités du terrain et son cadre en bois armé indéformable lui assure souplesse et solidité. Le capitaine GENTY installe deux colonnes d’affût, une à l’avant, l’autre à l’arrière pour recevoir la mitrailleuse. Au cours des nombreuses manœuvres de 1905 à 1907, il démontrera les qualités de son automitrailleuse.

 Le général LYAUTEY, commandant la division d’Oran réclame une “mitrailleuse automobile” pour faire face aux troubles du Maroc. Le capitaine GENTY et sa Panhard-Levassor se mettent en route le 7 décembre 1907 et sont à pied d’œuvre le 18 décembre.

Le 4 février 1908, 4000 km ont été parcourus par l’automitrailleuse depuis sa mise en service. La situation au Maroc reste très tendue et la ministère commande 3 nouvelles automitraileuses qui seront livrées dans un délai record qui vaudra à la société Panhard&Levassor de recevoir une citation de la part du ministre des armées. En réponse, M. KREBS qui était le directeur général, assure le ministre de l’entier dévouement de lui-même et de tout son personnel.  

Pendant la 1ère guerre mondiale, Panhard & Levassor est réquisitionné pour fabriquer des obus, des fusils, des canons, des moteurs d’avions et de chars, quelques voitures d’Etat-Major et de nombreux tracteurs et camions.

L’usine P&L de Reims est détruite.

 

 En 1922, la société Panhard et Levassor participe avec l’armée au programme AMC n°1. Un châssis d’utilitaire de 20 CV est destiné à recevoir une carrosserie blindée. 60 exemplaires sont construits sous le nom d’AMC 165 puis AMC 175 avec suspension renforcée, ils serviront jusqu’en 1945. À partir du même châssis un camion blindé destiné au transport des troupes accompagnant les automitrailleuses est fabriqué, préfigurant le couple AML-M3 des années 60. 

Avec le programme de 1923, Panhard et Levassor réapparaît dans le groupe des constructeurs d’engins de combat. Avec celui de 1931, il y prend une place  prépondérante, grâce à un brillant ingénieur ; M. Louis DELAGARDE qui innovera en estimant qu’une automitrailleuse étant un engin spécial, doit être construit spécialement et non pas en partant d’un véhicule de série. Il est le père de tous les engins blindés Panhard de 1930 à nos jours.  

 

En  février 1934, la direction de la Cavalerie adopte ce véhicule sous le nom officiel de “AMD Panhard modèle 1935” mais il sera plus connu sous le nom de la  nomenclature maison “Panhard 178” ou sous son sobriquet “La Pan-Pan”. L’engin pèse huit tonnes, est armé d’un canon AC de 25 mm et une mitrailleuse de 7,5. La Panhard 178 s’avère immédiatement un succès : environ 500  exemplaires sont fabriqués, feront la guerre et seront utilisés par les Allemands qui ont appris à l’apprécier à leurs dépens.

En 1939, Panhard & Levassor  présente un engin assez révolutionnaire sous le nom de « automitrailleuse Panhard 201″une commande de 600 exemplaires  est prévue avec éventuellement un armement plus puissant. Les événements de mai 1940 feront oublier cette commande et le prototype est évacué sur le Maroc ou il aurait mystérieusement disparu.

Il nous fait penser immédiatement au futur EBR

Après la guerre,

Dès la Libération, la France voulut reprendre le combat aux côtés des Alliés avec du matériel d’origine nationale, et en 1945 la Panhard 178 est remise en fabrication avec un moteur de 4 cylindres. Ce modèle sera l’AMD 178 B, équipée d’une tourelle fabriquée par Fives-Lille et armée d’un canon de 47 mm SA 35, baptisée FL 1. Cette automitrailleuse servit en France et dans les territoires d’outre-mer.

En 1951, le PANHARD EBR, véritable révolution technique fait son apparition, cet engin exceptionnel synthétise toutes les technologies alors accumulées depuis des décennies, ainsi trente années durant demeure-t-il sans équivalent dans le monde militaire des engins blindés de reconnaissance. Livré à l’armée française à partir de 1951 et en service jusqu’en 1985, il possède des caractéristiques très innovantes lors de sa sortie.

La construction symétrique qui permet des fonctions de marche dans chaque sens de circulation, une vitesse sur route de plus de 100 km/h, une grande mobilité en tout terrain grâce à ses essieux supplémentaires, les roues centrales qui se relèvent par commande hydraulique. Le moteur Panhard 12 H 6000 S est un douze cylindres à plat refroidi par air, très compact et qui s’insère sous le plancher. Ce groupe propulseur dérive du moteur à deux cylindres des Dyna. Mais bien sûr, ce qui fait la particularité de l’EBR c’est sa capacité à rouler indifféremment dans les 2 sens avec les mêmes performances. L’EBR peut évoluer en 2,4 ou 8 roues motrices. Ses 4 étranges roues centrales dites « agricoles » servent aux franchissements difficiles ou à le tirer de l’enlisement. Il est équipé d’une boîte variée 4 vitesses et d’une boîte courte 4 vitesses. La France est la seule nation à posséder un engin capable de rentrer à la base avec deux pneus hors d’usage alors que toutes les autres nations avaient choisi des engins chenillés immobilisés par la simple rupture d’une goupille.

 L’EBR 75 eu l’honneur de transporter le cercueil du Général de Gaulle démuni de sa tourelle, à Colombey-les-Deux-Églises.

Le PANHARD AML, automitrailleuse légère (AML) équipa l’armée de Terre française au cours des années 1960. Elle était proposée avec un mortier (AML 60) ou un canon (AML 90). La France les a aujourd’hui remplacées mais de nombreux pays africains en possèdent encore. Le Panhard AML 60/90 est un blindé léger dont la transmission 4×4 permanente lui procure une exceptionnelle mobilité. Elle dispose de deux portes latérales et son moteur est en position central arrière. Le conducteur prend place à l’avant et la tourelle abrite le chef de char et le tireur. Sa garde au sol de 330 mm lui permet un franchissement de 0,8m.

L’AML 90 évolua elle aussi donnant naissance à l’AML 90 Lynx. Celle-ci reçut une tourelle de conception Hispano-Suiza comportant un canon de 90mm GIAT F1, un équipement de vision nocturne et un télémètre laser.

Le VBL (Véhicule Blindé Léger) à été mis à la disposition de l’armée Française en 1990 , son étude et sa mise au point avaient commencé en 1980. Ce véhicule militaire Panhard sera présent dans une quarantaine de pays.

Les 13 versions d’évolution successives en font un véhicule idéal, dans sa catégorie, dont le succès perdure.

Dernier-né de la gamme Panhard, le « PVP » (« Petit véhicule protégé ») a été commandé par l’armée française en 2004 avec des livraisons dès 2008. C’est un véhicule tout terrain blindé destiné aux transports de personnels, de systèmes d’armes, de détection, de transmission et de reconnaissance.

En 2005, les entreprises Auverland et Panhard fusionnent, donnant naissance à Panhard General Defense. En 2011, Panhard développe un nouvel engin blindé à la conception innovante dans le cadre du programme Scorpion lancé par la Direction générale de l’Armement française nommé Combat Reconnaissance Armoured Buggy (CRAB). En 2019, ce projet ne s’est pas concrétisé.

 En 2012, elle est rachetée par Renault Trucks Defense (groupe Volvo) pour environ 60 millions d’euro. Elle dispose d’une usine sur le site de Marolles-en-Hurepoix.

En 2018, Renault Truck Défense devient Arquus et absorbe les trois marques qu’elle détient.