De Penhart à Panhard
La famille Panhard est originaire des Côtes d’Armor. Ce patronyme breton qui s’écrivait le plus souvent sous la forme « Penhart » était localisé jusque dans les années 1800, surtout dans ou à proximité du triangle Loudéac, La Trinité Porhoêt, Laurenan (Jouxtant la limite, Côtes d’Armor/Morbihan).Il y a des indices qui attestent de cette localisation depuis le XVIème siècle.
Mais, c’est l’affaire d’un généalogiste, Monsieur Roland Guérin de Loudéac, qui fait des recherches avec difficultés. L’état des documents, les rend souvent difficilement lisibles. Ils sont rédigés en vieux Français ou en Latin et la disparition partielle des archives de la région de Loudéac dans un incendie le 19 décembre 1805, complique encore ses recherches.
L’histoire des archives des Côtes du Nord commence à la création du département en 1790 et la volonté affichée par les autorités de rassembler en un lieu, les documents juridiques des diverses origines civiles et religieuses. Les remous de ces époques troublées, la succession des régimes monarchistes et républicains, les révoltes, les pillages et le mauvais conditionnement de ces archives, ce à quoi s’ajoute la difficulté à trouver des personnes aptes au classement et au traitement. Pour couronner le tout, il faut noter le manque de financement pour le stockage correct des documents qui sont entreposés dans des sacs de chanvre, des linges et même dans des barriques.
Les registres d’état civil de Loudéac étaient stockés dans la mansarde au dessus de la salle du conseil de préfecture à St Brieuc. Cette salle était chauffée par la cheminée qui s’y trouvait et dont le conduit prit feu. Il se propagea très vite. Les documents d’état civil antérieurs à 1790 de Loudéac furent en partie, réduits en cendres.
En attendant les recherches concernant les aïeux de la famille se poursuivent, mais pour l’heure, nous en restons à l’arbre généalogique qui est diffusé par la famille du fondateur de la marque automobile.
L’aïeul le plus ancien et dont l’état civil est attesté se nomme Yves Penhart (1654-1728), il était voiturier et faisait office de transporteur de personnes et de biens avec son attelage. Il demeurait à St Sauveur le Haut, sur la commune de La Prénessaye à proximité du site sidérurgique du « Vau Blanc ».
L’usine métallurgique du Vaublanc est édifiée en 1671 et 1672 par François de Farcy à la lisière de la forêt de Loudéac, source de combustible. Au début, les forges du Vaublanc ne réalisent que l’affinage de la fonte coulée dans un haut fourneau situé à une demi-lieue, au cœur de la forêt de Loudéac sur le site de Querrien, à la Prénessaye (22). En 1673, le site du Vaublanc se compose de la halle de la forge qui abrite un foyer animé par un soufflet en cuir et deux gros marteaux, de deux affineries, d’une fenderie, de quelques halles et magasins destinés à entreposer la fonte provenant de Querrien.
Etant donné la proximité de l’habitation d’Yves Penhart avec le site du Vaublanc, on peut raisonnablement penser qu’il y travaillait ou qu’il faisait du transport pour ce site sidérurgique qui était en plein essor.
La transition de Penhart en Panhard s’effectue à partir de François René né le 21/11/1760 à Nantes, les papiers d’identité n’étaient pas encore en place et l’officiant écrivait suivant ce qu’il entendait. Certains prêtres savaient à peine rédiger en Français et transcrivaient comme ils le pouvaient. Il n’est pas rare de trouver plusieurs formes dans le même acte, par exemple panhar, penhard ou penhart. Par contre les ancêtres Penhart, instruits, signaient tous avec un T final et c’est la forme la plus répandue. Cette hypothèse de la modification orthographique due à un officiant nantais est tout à fait plausible à moins que ce soit une volonté de François Penhart, son père.
François René dont les parents avaient quitté la région de Loudéac est né, paroisse St Jacques à Nantes. Un important groupe de Bretons de l’intérieur s’y étaient établis. Il monte à Paris vers 1789 et épouse le 23 novembre 1795, Marie Jeanne Guérin native de Vitry-le-François (Marne). Il n’avait peur de rien pour oser s’aventurer à Paris en ces temps troublés mais il réussi à se faire une place, il devait être tenace ce provincial ! Il s’installe pour être sellier (selles) puis sellier-carrossier (harnais et véhicules) puis carrossier. D’abord près de la Bastille, rue du Chemin-vert, qu’il quitte en 1832 pour prendre ses quartiers en plein cœur de la capitale, 22, rue Bergère, au faubourg Montmartre. L’en-tête de ses factures précise : « Grande quantité de voitures de toute espèce, neuves ou occasions, à vendre ou à louer pour tous pays’’
Origine du patronyme Penhart : Les plus anciennes mentions du nom le situent dans les Côtes-d’Armor, où il s’écrit aussi Panhart, Penhard, Penhart. Il pourrait provenir d’un toponyme, à rapprocher du gallois pennarth (ou pennardd) = promontoire, coteau. L’hypothèse la plus plausible, penche en faveur d’un homme ou d’une famille provenant de la paroisse de Penhars dans le Finistère qui se serait établi en Bretagne centrale. A l’époque on nommait souvent par commodité un nouveau venu par sa région d’origine d’autant plus que jusqu’au XIIème siècle, la localité de Penhars s’orthographiait Penne’Hart. La graphie ancienne de Penhars, Penarth, que l’on retrouve à l’époque actuelle au Pays de Galles et en Cornouaille, est composée de termes vieux breton Pen au sens de « sommet » et « arth » au sens de élevé. Cela rappelle bien la situation topographique du lieu, cette graphie de Penhart se voit jusqu’au xviiie siècle.
Aujourd’hui, Penhars, lieu situé sur une colline, est intégrée à la ville de Quimper (depuis 1960)
Rédigé par PCH avec le concours de Roland Guérin de Loudéac.