Panhard & Levassor et le sport automobile des débuts de l’épopée

Grace aux moteurs Daimler, les voitures Panhard & Levassor dominent la compétition automobile jusqu’en 1900.

 Leurs véhicules participent et s’imposent de façon retentissante aux premières courses automobile de l’histoire de l’automobile, qu’elle remporte de façon dominante sur les autres énergies de l’époque (animale, hippomobile, à vapeur, à gaz, électrique, à air comprimé, hydraulique…) aux côtés des Peugeot Type 3 et autres, avec pour pilotes Émile Levassor, René Panhard, Hippolyte Panhard, Émile Mayade… 

  • 1891 : En Janvier, Emile Levassor parcours 20 km parcourus sans encombres, 40 km 15 jours plus tard et en Juillet 225 km (Paris-Etretat-Paris)

  • 1891 : En septembre, Paris-Brest-Paris, les employés de Peugeot, Louis Rigoulotet Auguste Doriot, sur Peugeot Type 3 à moteur V2 Daimler / Panhard & Levassor, record du plus long trajet d’une automobile, avec 2100 km à partir des Usines Peugeot et Sochaux / Valentigney, plus 1200 km de course effective. Ce périple a été réalisé en accompagnement de la course cycliste du même nom.

  • 1893 : Paris-Nice, Hippolyte Panhard, quatrième.

  • 1894 : Paris-Rouen(126 km, organisé par le Petit journal), René Panhard, vainqueur ex-æquo avec la Peugeot Type 5 du pilote Auguste Doriot

  • 1895 : Paris-Bordeaux-Paris, Émile Levassor, vainqueur avec 1190 km, en 48 heures et 47 min. La marque s’illustre en étant la plus rapide et un monument commémore cet évènement à la première course d’automobiles au monde, il se situe à Paris, dans le jardin de la place de la Porte Maillot, en face du Palais des congrès.

  • 1896 : Paris-Marseille-Paris, Émile Mayade, n°5, vainqueur avec 1652 km, en 67 heures et 42 min, moteur Phoenix M2A Type M, 8 ch (Émile Levassor disparaît en 1897 des suites des blessures de son accident lors de cette course)

  • 1897 : La 6hp gagne Paris-Dieppe et Paris-Marseille avec Hourgières , puis Paris-Bordeaux avec René de Knyff.

  • 1898 : Marseille-Nice en 1898, P&L vainqueur avec Charron.

  • En 1900 et 1901, des Panhard s’imposent lors des deux premières Coupes Gordon Bennett.

  • En 1904 la marque remporte également la première Coupe Vanderbilt, à Long Island, et son vainqueur, le parisien d’adoption, George Heath obtient à postériori le titre de Champion d’Amérique de course automobile.

 Durant les douze premières années de la compétition automobile sur route, Panhard est le constructeur engrangeant largement le plus de victoires, avec un gros quart des succès obtenus dans les épreuves alors offertes aux quatre roues motorisées. Mais outre-Atlantique le bilan est maigre pour les pilotes locaux, Joe Tracy seul obtenant quelques résultats en courses en 1903.

 Panhard & Levassor diminue lentement sa participation aux compétitions sportives avant de l’interrompre totalement en 1908 à la suite d’un drame au Grand Prix de Dieppe qui entraine le décès d’Henri Cissac.

 La marque, qui pourtant avait pour la première fois engagé trois véhicules dans ce Grand Prix de l’ACF, va se concentrer désormais sur la production de camions et de voitures de luxe.

La marque se confrontera, dès lors, tout de même aux records de vitesse sur piste………..

  • 1925 : Une 20 CV de 4,8 litres conquit le record du monde de l’heure, avec une moyenne de 185,773 km/h. En 1929, fut conçue la barre Panhard, une barre stabilisatrice anti-roulis, qui est encore utilisée pour la suspension arrière de nombreux véhicules à essieu rigide, partout dans le monde.

  • 1930 :En août, record de vitesse sur le Km et le miles, départ arrêté, par Michel Doré.

  • 1934 : La 8 cylindres sans soupape 35 CVmodifiée de Eyston (associé à Froy) établi, au mois de juin les records du monde des 200 milles, 500 kilomètres, 3 heures, 500 milles, 1 000 kilomètres et six heures, sur l’autodrome de Linas-Montlhéry, après celui de l’heure au mois de février.

La glorieuse aventure sportive d’après guerre

Pendant 15 ans, de 1950 à 1964, renouant avec une tradition sportive inaugurée en 1885 par la victoire d’Emile Levassor dans la course Paris-Bordeaux-Paris, première épreuve de vitesse du monde, et entretenue en Grand Prix jusqu’en 1908, la firme Panhard et Levassor participe directement ou par l’intermédiaire de ses clients aux compétitions internationales en exploitant les qualités de ses nouveaux moteurs bicylindres opposés à plat, refroidis par air et créés sous la supervision de l’ingénieur Louis Delagarde pour équiper dès 1946 la nouvelles série des Dyna.

Leur excellent rendement attire l’attention des constructeurs et préparateurs de voitures de course de petite cylindrée ainsi que les sportifs amateurs.
C’est ainsi que la firme DB de Champigny (fondée par Charles Deutsch et René Bonnet) adopta fin 1949 le moteur Panhard à l’instar de la société Monopole (producteur de pièces mécaniques) dont les voitures servent à promouvoir leurs fabrications.

De 1950 à 1953, Panhard n’est représenté en course que par des clients auxquels l’usine vend des organes mécaniques et des châssis qu’ils préparent en fonction des règlements en vigueur.
Ces clients de plus en plus actifs accumulent les victoires tant sur le plan national qu’international.

 

Conséquence des bons résultats obtenus par les voitures à moteurs Panhard dans leur catégorie, l’usine s’engage davantage en 1953 en créant une écurie officielle dont la direction est confiée à René Panhard assisté d’Etienne de Valance, également responsable des relations presse de Panhard.

La Panhard à carrosserie Riffart qui remporte l’indice de performances aux 24h du Mans encourage l’usine à structurer mieux son service courses.

En 1954, une DB-Panhard remporte la classe 750 cm3 et la Coupe biennale.
La coopération s’intensifie avec DB qui engage quatre voitures en 1955 (outre deux d’usine et deux Monopole).

A la suite de l’accident qui endeuille  Le Mans en 1955, l’usine renoue avec Monopole tout en reconduisant les accords de 1954 avec DB.

Sous la direction d’Etienne De Valance, l’équipe Panhard Monopole fait fonction d’écurie officielle de 1956 à 1958, année où Monopole arrête ses activités sportives.

Panhard se retourne vers DB qui devient l’écurie officielle sous le nom de Panhard-DB, accord qui court de 1959 à 1962.

Mais en janvier 1962, Panhard apprend par la Presse la rupture survenue entre Charles Deutsch et René Bonnet et le choix, par ce dernier, de moteurs Renault.

Mr Panhard assisté par Etienne De Valance prennent alors contact avec Charles Deutsch en vue de construire des voitures pour les prochaines 24H du Mans, épreuve phare que Panhard ne pouvait manquer étant donné la valeur des résultats déjà obtenus. Et ce sera l’aventure victorieuse de la CD.

Classement à l’indice de performance (plus grande distance parcourue selon la cylindrée).

Pour vous indiquer le niveau de performance de la marque, sachez que le moteur Panhard est récompensé dix fois entre 1950 et 1962, Porsche six fois).

 SAISON 1950

14 records de vitesse établis par DB Panhard en 500 Cm3 et 750 Cm3

Le Mans 1950 : Chez les voitures à mécanique Panhard 611 cm3, nous trouvons une Monopole tank X84 conduite pas Jean De Montrémy / Jean Hémard. L’indice de performance est remporté par cette Monopole /Panhard après une belle bataille avec la DB de Bonnet / Bayol.

SAISON 1951

 Durant cette saison, Panhard a obtenu l’une des plus spectaculaires parmi les 50 victoires de la Dyna en remportant les 1000 miglia avec Bianchi-Avelta.

Le Mans 1951 : En cette année, la Monopole de Montrémy-Hémard a de nouveau triomphé dans l’indice de performance et s’est adjugé de surcroit la 17ème Coupe Biennale avec un indice nettement amélioré de 1,351 par rapport au 1,276 de 1950.
C’est la première fois qu’au Mans la même voiture et le même équipage triomphent deux années de suite à l’indice.

De plus, à l’automne 1951, une Monopole au volant de laquelle se relayèrent De Montrémy, Jean et Pierre Hémard, Dussous, Guerne, Liénard et Cornu, s’adjuge 4 records internationaux en catégorie 750cc :

–les 2000 Mile à 139,07 km/h de moyenne.
–Les 24h à 139,140 km/h de moyenne
–Les 5.000 km à 136,420 km/h de moyenne
– Les 48 heures à 126,760 Km/h de moyenne

Démontrant ainsi la fiabilité de la mécanique Panhard !

SAISON 1952

En 1952, Panhard progresse encore et dresser la liste de toutes les courses gagnées dans sa catégorie par notre marque, serait fastidieux. 

Dès les premières semaines de 1952 son palmarès dépasse les 68 victoires, juste après le rallye de Monte-Carlo où 3 berlines Dyna s’adjugent les 3 premières places de la catégorie 750cc pilotées respectivement par les équipages Grosgogeat-Biagini, Bouchayer-Grignot et Marchand-Deschamp.

De son côté, le groupe DB a amélioré dans le détail ses types 4 et 5cv montées avec des pièces Panhard, en ajoutant une berlinette profilée au « tank » classique qui remporta aux Etats Unis la course handicap de Sebring courue sur 12 heures selon la formule du Mans.

 En dehors de Sebring, la firme de Champigny obtiendra d’autres beaux succès, notamment aux Mille Miglia et au Tour de France, avant de battre plusieurs records à la fin de l’été avec des moteurs Panhard 500 et 750 à compresseur Constantin.

Aux 24h du Mans : Panhard remporte encore un grand succès grâce à la Monopole n°60 de Hémard-Dessous qui remporte l’indice de performance. C’est la troisième année consécutive qu’une Panhard-Monopole à moteur 610cc remporte ce classement.

SAISON 1953-

Le Mans 1953 : la Panhard-Riffard des frères Chancel gagne l’indice devant la DB de Bonnet-Moynet à moteur Panhard.

Tour de France : Belles 4ème et 5ème  place des Panhards (une X86 et une DB) en catégorie voitures sport + une 5ème place sur une X85 de 745cm3 en catégorie voitures de série. Il y avait 114 voitures au départ.

SAISON 1954-

Le Mans 1954 : René Bonnet réalisait la très belle performance de remporter à la fois l’indice et la catégorie à 134 km/h de moyenne avec la DB Panhard.

Les Mille Miglia– Dans la catégorie inférieure à  751 cm3, les DB Panhard se classent 1er, 2ème,3ème et 5ème .

Création en 1954 par Deutsch et Bonnet de la monomil à moteur Panhard pour promouvoir l’esprit de compétition entre des pilotes qui conduisent des voitures identiques sur circuit. Ses 850 cc préparés libéraient 55 chevaux à 5500 tours par minute et entraînaient les 310 kg de la monoplace traction avant (L 3,07m, l 1,22m, h 85cm) à près de 175 km/h.

SAISON 1955-

 24hres de Paris– Dans la catégorie jusqu’à 750cc, les Panhard feront la loi :

Les frères Chancel, également sur Panhard, ayant abandonné, Stempert prit le commandement de la classe et terminera à la moyenne horaire de 114,418 km, avec le 745 cc Panhard amélioré .Il sera suivi par Mme Simone –De Montrémy sur Panhard-Monopole.

Le Mans- En 1955, Panhard engagera 2 nouvelles voitures aux 24 Hres du Mans, ce sont les très belles profilées VM5, hélas, elles ne brillèrent pas.

SAISON 1956-

 le Mobilgas Economy run : Epreuve pour encourager les économies d’énergie après la mainmise de Nasser sur le canal de Suez, C’est le couple Hébrard, qui réalise la première longue série de victoires, en remportant cette première épreuve entre Deauville et St Jean de Luz, parcourant les 2.711 km avec une consommation de 4,589 litres aux 100 avec une Dyna Z de série.

Ils seront dans les années suivantes avec le couple Favier, les portes drapeaux Panhard à ce type d’épreuve très médiatisée, vue la conjoncture.

Le Mans –Ainsi, comme en 1954, DB a triomphé à l’indice.

1000Km de Paris : – DB-Panhard n°68 de Laureau-Héchard, 13ème au général et 1er de sa catégorie.

SAISON 1957

12 Hres de ReimsFinalement le duel avec DB se terminera à l’avantage de la petite Panhard-Monopole pilotée par Pierre Chancel et Hémard vainqueurs dans sa catégorie 1.000cc à la moyenne de 136,737 km/h pour 1640,849 km parcours.

Rallye de Sestrière : En 1957, une petite Dyna X 86 de 1953 créa la surprise en remportant la 8ème édition aux mains de deux italiens : Borghesio et Bianchi.

Tour de Corse : Sur 76 équipages au départ, seuls 27 arrivèrent à bon port. Laureau – Jaeger réussiront l’exploit d’amener leur DB-Panhard à la cinquième place du Général et à la première place de leur catégorie devant une autre DB-Panhard menée par Picart et Paul Armagnac.

 

SAISON 1958-

Grand Prix de Pau :Victoire du clan DB Panhard avec les places 1-2-3-4-5-6 et 7

 

24 Hres du Mans : Chez DB Panhard : trois voitures à l’arrivée sur quatre, c’est une excellente performance d’autant plus que les moteurs avaient subit de notables transformations de culbuterie et de culasse (vitesse de pointe de 185 / 190km/h). Laureau-Cornet terminent second suivis par Armagnac-Vidille.

Tour de France – Victoire dans la catégorie « Grand Tourisme » de la DB Panhard de Laureau-Jaeger suivie de celle de Bartholomy-Zimmerman. Seulement 37 sur 113 véhicules terminent l’épreuve.

SAISON 1959-

Coupe des Alpes : En Catégorie Grand Tourisme, c’est l’équipage de la DB – Panhard , Guilhaudin-Rey qui triomphe tout en étant la seule voiture non-pénalisée de la catégorie : un exploit !

Rallye Alsace-Lorraine : Bartholoni-Tassoul (DB-Panhard) 3ème au classement général

Rallye Bordeaux-Sud Ouest : Victoire de Masson-Laurent sur DB Panhard devant Porsche.

SAISON 1960-

Le Mans

Quatre DB-Panhard à l’arrivée sur cinq : un beau succès d’ensemble.

La victoire des DB-Panhard rejaillit sur toute l’industrie française et porte une auréole qui fait que les DB sont très appréciées à l’étranger. A l’indice de performance, c’est la belle victoire de la DB-Panhard de Laureau-Armagnac.

 1000 km de Paris

Robert Bouharde – Jean Claude Vidilles  DB Panhard n° 50 – 1er de la catégorie et 17ème au général. Les DB décrochent également les  2ème et 3ème place à l’indice de performance.

 

 SAISON 1961-

Les 24 hres du Mans

DB / Panhard remporte l’indice de performance aux 24 hres du Mans sur la barquette DB de 702 cm3 n° 53 de Gérard Laureau / Robert Bouharde 

Le Monte Carlo

316 Voitures au départ, dont 11 PL17,  et enfin une grande victoire : les 3 premières places du Général pour Panhard !

9 PL17 classées sur 11 au départ.

SAISON 1962-

Charles Deutsch avait préparé un projet de voiture de Grand Tourisme à moteur Panhard qui devait succéder à la DB HBR 5.

Paul Panhard donne enfin son feu vert fin janvier et une équipe technique s’attelle de toute urgence à la réalisation de cinq voitures prototypes (n° 101 à 105) avec le concours des ingénieurs motoristes et aérodynamiciens de la société Le Moteur Moderne et des carrossiers Chappe et Gessalin (futurs constructeurs des CG).

En moins de 70 jours, une voiture carrossée en acier (châssis 101) est prête pour des essais à Monthléry au début avril 1962. Fin mai 1962, elle est engagée aux 1000 km du Nurburgring pour des essais réels en course avec un moteur 702 cm3 préparé par Le Moteur Moderne (équipage Boyer–Guilhaudin), 24ème au général et 2ème de la catégorie 1.000 cm3. Une deuxième voiture en stratifié est également engagée.

Au total, quatre voitures à carrosserie en fibre de verre et polyester seront construites (châssis 102 à 105) et essayées au Mans. Les moteurs sont des « Tigre »réduits à 702 cm3 et préparés par la société Le Moteur Moderne (MM) en vue du classement aux indices (de performance et énergétiques).

Trois voitures prennent le départ pour des 24 Heures 1962  et la N°53 (châssis n°103) : Alain Bertaut-André Guilhaudin fini 1ère à l’indice de performance.

Le châssis n°105 participe ensuite aux courses de côte du Mont-Dore, d’Urcy et de Chamrousse, équipée d’un moteur 954 cm3, toujours préparé par le MM et plus efficace en catégorie 1.000 cm3. Le 16 septembre, à l’occasion du passage du Tour de France Automobile, la voiture équipée du 702 cm3 spécialement préparée et légèrement modifiée au niveau de carénage atteint 207 km/h sur la ligne droite des Hunaudières. Les 22 et 23 septembre, le châssis n°105 participe à Monthléry aux essais et aux épreuves des Coupes de Paris, équipé d’un moteur Tigre de 848 cm3, préparé par MM, puis, le 21 octobre aux 1.000 km de Paris (essais et course) où elle termine quatrième de sa catégorie devant la Bonnet-Renault.

Les victoires des Panhard-CD rapportant à la marque le championnat de France pour les voitures de sport, ses pilotes, André Guilhaudin et Alain Bertaut, terminent la saison respectivement premier et deuxième du championnat de France des pilotes en catégorie Sport.

Ce fût la 10ème et dernière victoire de Panhard à l’indice de performance.

SAISON 1964-

Deux CD furent engagées (N°44 et 45) aux 24 hres du Mans, mais hélas

elles furent trahies par des incidents et elles durent abandonner.

 

Les problèmes de frein non résolus peuvent paraitre incompréhensibles aujourd’hui. Ceci est du au fait qu’à cette époque, on ne faisait aucun essai d’endurance pour prévenir les pannes éventuelles sur un temps long. Résultat : les deux CD ne virent jamais le drapeau à damiers et ce fût la dernière de Panhard aux 24 hres